LA MUERTE
Donc, dans ce que je décris de l’emprise ici, il me semble la voir se reproduire chez lui dans cet accaparement qu’il exerce sur un nombre d’auteurs littéraires ou cinéastes, pour décider qu’il les résume tous, à lui tout seul. Qu’il est l’accomplissement d’un nombre incalculable de génies. Lui ?
Il me semble retrouver ici, cette idéologie de l’image, ce talent à l’utiliser, à la charger de symboliques comme vecteur, construction de personnalité. Ce que des figures totalitaires de l’histoire ont utilisé : Hitler et son impuissance sexuelle, Mussolini et ses malformations physiques, il en est de même ici. Une malformation à écrire, un estropié du langage qui par moment se lève. On se dit : « oui y a quelque chose », mais la phrase d’après, dans la vocifération, il y a perte de sens.
C’est ce qui m’a frappée d’entrée à la première lecture de ses poèmes. On ne peut rester indifférent à la richesse du langage (je lui ai piqué son dictionnaire des synonymes où il puisait les termes et je faisais longtemps comme lui, je récoltais les mots ) mais en avançant plus loin, on ne sait où il veut en venir. Il ne reste que le malaise, la difficulté que cet être qui a failli mourir dès les premières heures de sa vie, (extrême onction du grand père sur l’enfant soupçonné mort)… un mal-être qu’il continue de jeter au monde, mais dans quel but ? Est-ce cela que vous recherchez vous, chez un auteur ? Être contaminé par ses difficultés à vivre, à être compris et aimé ? J’y note comme un désir de vous faire collaborer à une sorte de perversité. Et c’est ce qui m’arrive lorsque je me replonge dans ses lignes. Il y a quelque chose chez moi, qui a collaboré à vouloir faire plier les autres, ses collaborateurs, son public, ma famille, mes frères, à ce malaise constitutif et maladif qui était le sien.
Vous le voyez, quand il termine ses interviews en se jetant à presque 70 ans, hurlant droit devant lui, dans la foule restreinte heureusement, criant sans raison, sans raison ! C’est effrayant ! Être à coté de lui dans ces instants-là, c’est vraiment horrible ! ça contribue à accentuer l’isolement et c’est ce que j’ai décrit dans l’incident de l’interview, sur la plage du festival de Cannes.
Alors, dans cet état de démence hystérique, imaginez le au volant d’un voiture de série, F1 ou F3 sur un circuit ! Il se prend la rampe, sort de piste et youpi ! Finie l’esbroufe 56 qui a décidé d’adopter le slogan : « si je n’avais pas été écrivain je serai devenu pilote » ! C’est du Marinetti, auteur futuriste que très peu de la jeune génération connaissent ! Mais c’est aussi ma famille, mes frères à qui il a dédicacé les éditions de ses poèmes, et qu’il incorpore à son destin, qu’il engouffre dans sa bouche ouverte et qu’il enterre avec moi.
Mais nous ne sommes pas morts.
Par contre, ce que je sais, c’est que lorsque j’en aurais fini d’écrire ces lignes, là oui, je laisserai tomber la pierre tombale sur lui. Là oui, s’en sera fini et je pourrai enfin marcher, m’étirer et respirer auprès des miens, après avoir retiré la dalle qu’il a volontairement coulée sur moi. Mais il ne l’a pas fait que pour moi, il l’a fait sur toutes les femmes qui m’avaient précédée. Ici, c’est une question de travail que je revendique. On n’efface pas le labeur et la participation d’une personne qui a été l’une des premières et la principale assistante de ses premières années de réalisateur. Il m’a coulée vive au béton du sens sur lequel chacun bute lorsqu’on aborde ses sujets.
Cette mythologie qu’il a construite « vaisseaux des morts », « pierre du stlelinskalt », « Z55 », « strike » « terminal toxique », « guerres sexuelles » son geste premier a été de l’inscrire dans l’imitation. Quand je ‘ai rencontré, il s’était approprié le geste de Raymond Roussel. Il m’en parlait beaucoup, de cet auteur qui restait dans un wagon de train et regardait de loin, les villes où il se rendait. Qui écrivait, isolé. Il s’était fait faire un costume dans le même tissu, d’un carreau très chic qui passait à Limoges, mais qui à Toulouse, ne passait plus. Il abandonna ensuite ces tenues pour le pantalon de cuir, les santiags, le perfecto, les gants à la Vince Taylor, et y adjoignit le cran d’arrêt. Mais chacun sait que « l’habit ne fait pas le moine. »
Citez moi un écrivain, un réalisateur qui revendique son identité dans la continuité d’un maître qui n’a plus rien à prouver ?
Il est dans l’Imitation. Finalement, il aurait pu devenir un grand mystique ! C’est peut-être pour cela que je m’y suis précipitée ! La seule imitation que sa mère m’imposait et qui me restait. La porte de sortie, pour m’enfuir.
C’est pourquoi, il était bien pratique, c’était l’aubaine, de faire parler de lui par une universitaire bourrée de références, afin que sans efforts de sa part, sinon ratiociner sur magnéto de faux éléments de biographies, elle lui brosse l’identité.
Elle, qui invite sur les réseaux ses admirateurs à assister à la présentation de son livre, sur projection de « L’Affaire des Divisions Morituri », en affichant le plan de la Rolls, pour laquelle FJO n’a même pas payé le plein. Ceci, au moins, pour remercier son propriétaire de nous l’avoir prêtée: le père du comédien Philippe Sfez, qui n’avait pas manqué de nous le faire remarquer. Si elle veut rembourser maintenant, c’est open !
Oui quelquefois on est un peu petit.
N'ayant pas de photos de mes frères aujourd'hui en pilote, je poste celles-ci, à Gijon, un été dans les Asturies, celui des images captées de Zona Inquinata.
ENJOY
Allez y faites tourner le magnéto !!!
Est ce que lorsque vous écrivez, vous, vous vous nommez ?
"Moi aujourd’hui Machin, j’écris, en l’an …"
Est ce que vous scandez sans cesse, à tour de mots, la date de votre naissance comme un code, un mot de passe d'accès dans la mégalomanie de l'histoire de vous, que vous romancez ?
Avez vu noté dans les lignes de certains écrivains, critiques ou réalisateurs : moi Wim W. explorant la crête des ailes des anges ?
Moi Barbey Nov Goethe chevauchant les reins du Roi Des Aulnes ?
Pas souvent.
Parce que tremble ici, avec cet auteur, la crainte forcenée d’une perte d’identité. Une quête allant jusqu’au parjure, aux extrêmes confins d’une ambition, d’un appel de reconnaissance non controlé.
Nous sommes loin de la sérénité.
Et ça transpire, ça transpire dans ce pas de l’oie ré-imité, ces cris vociférés, cet appel des mains qui tentent de griffer l’espace alentours.
La désarticulation de l’être qui se veut totale démesure et qui nous contamine, faute de nous séduire.
« Explosante fixe » dirait Breton mais pour quoi ? Pour où ?
C’est ainsi que je me suis sentie. Sans cesse sollicitée, depuis le premier réveil et durant toute la journée, à disposition sans cesse de la succion d’un être qui ne se suffisait pas à lui même, cherchant dans les substances qu’il avait choisies (éther, alcool, amphétamines) le transport de ce qui ne voulait pas lui être donnée : la reconnaissance… et in fine, l’éternité.
Morcelée.
Dans ces formes de maltraitance que dénoncent les femmes et qui affluent aujourd’hui, ces revendications qui montent, se disent et se dénoncent, il me semble important non pas de décrire, de pointer du doigt les personnes qui en sont les auteurs, mais de se poser la question de savoir ce qui en nous, qu’est ce qui en nous, a acquiescé ? Qu’est ce qui en nous, a accepté ces morsures, cette dépossession de nos désirs et de nos aspirations, jusqu’à finir broyées et soumises aux injonctions de l’autre.
Une nature animale inconsciente souterraine, qui n’est pas simplement identifiable au milieu, à l’éducation que nous avons reçue, délimitée aux conditions « dominant dominé » des figures qui nous ont formées.
Mais à quelque chose de plus souterrain, de plus enfouie, une créature abyssale, aux confins des formes de l’être qui impulse le vouloir de notre destin féminin, ce destin qui n’est autre que celui de donner la vie à tout prix, et quelqu’en soi la forme.
Nous sommes la ligne de continuité.
Et cette ligne, nous la tenons coûte que coûte, malgré les ressacs qui nous brisent, nous décapitent, nous morcellent, nous explosent à l’identité.
Nous nous reconstituons puissantes, sur la ligne de l’individuation de la régénérescence, parce qu’en nous, est le destin de l’humanité.
Nous ne sommes pas l’obsolescence programmée.
Mais le cri sauvage de nos ventres qui triomphent, le cri de nos couches qui de tout temps, a enfanté.
Et lorsque nous tombons, échouées, c’est cette force tellurique tonnant du son sourd des lointains mammifères indomptés, qui vient nous souffler de continuer de vivre et de combattre.
C’est le mystère de Jonas, de la colère divine qui le précipite au ventre d'un grand poisson.
Il nous restera le trauma, comme le secret de la blessure de Siegfried qui vient, qui saigne quand sur la route une rencontre, mauvaise, fait que la blessure se remet à vivre, à suppurer.
Mais nous guérissons de la répétition.
Ce sont ces matins de grands découragements qui nous font lever le pied sur une pente qu’il nous faut réapprendre à gagner.
Sisyphe !
Alors quoi faire ? Les remercier nos bourreaux ? Ou les faire chuter de leurs certitudes gonflées de pouvoir. Ce que certaines actuellement définissent et réduisent au terme de "patriarcat" ?
Ici, en l’occurence, en ce qui concerne l’auteur que je vise et qui fut donc l’aliénateur de ma jeunesse, nous sommes en présence d’un mini pouvoir, car malgré plusieurs décennies d’agitation, (nous en sommes à son chiffre 7), personne ne le connait et ici, je participe quelque part, à en parler.
Les mots palpitent et cherchent le sens, comme la mine de graphite griffonne perturbe le papier Canson, afin de définir une forme, à petits coups de traits, la pointe hachure détermine la forme.
Et elle vient.
Ces formes qui nous libèrent pour, loin des scarifications, donner chair aux voeux de ceux qui nous portent à guérir, avec pour seule et première injonction, stopper la contamination.
Insidieuse elle fût. Une emprise en morsures de chaque instant, une emprise à l’esprit et à l’âme, une perte de souffle. L’ air se raréfiait car il puisait jusqu’au manque d’air de mes poumons.
Et durant de longues années, la créature que je fus est restée objet de rejet, exsangue, vidée de vie.
Ensuite, la juger, la condamner pour seulement avoir demandé le pouvoir de respirer ?
Le ciel en appui, vous capte s’ouvre qu’à l’inspir. Autre chose est possible. Du fond des abimes où se logent toutes ces forces non identifiables, sauvages, loin de l’entendement de nos intelligences, loin du sens du dire, loin, comme une forme magmatique venue du centre de la terre, du fond des galaxies, un chant s’élève.
Un cri.
Pour brise l’empreinte. Il délivre et propulse sur le grand mouvement du temps qui devient votre, ce moment d’incarnation si bref sur l’infini du monde : celui de votre incarnation.
Ici maintenant.
Libre.
En joie.
Reprendre la vie que l’on a voulu vous dérober.
La joie.
BORRADA. Texte en cours.
Illustration : GLB par Zabo Nora, Paris, année de sortie de Morituri.
Hour of the Wolf, 1968. Ingmar Bergman.
L'esbroufe 56.
Trois auteurs donc ont contribué à ma reconstruction : Deleuze pour le cinéma, sous les conseils de Jean Greisch, et surtout Ludwig Wittgenstein et Charles Sender Pierce pour la logique du langage.
D’ailleurs, pour reprendre, ici, les théories de Charles Sender Pierce sur le « locutoire, l’illocutoire et le perlocutoire, » qui me semblent essentielles dans la question du sens, nous avons une réponse, qui nous confirme, ici, que FJ n’est nullement un « ovni », mais un esprit qui surfe sur les tendances qu’il s’approprie.
Car comment au sein d’un film, poser les termes qu’il pose sans les relier au registre auxquels ces mots appartiennent ?
Par exemple, tiens ! Un exemple. Il s’est approprié et s’en revendique pour « Docteur Chance », la présence de Joe Strummer.
Je savais qu’avant cela, FJ s’était déplacé à Londres pour proposer le rôle à Nick Cave qui l’a congédié. Ce dernier avait peut-être flairé le truc.
Donc il caste ensuite Joe Strummer, charismatique chanteur des Clash. Ce dernier accepte. Là, nous entrons dans un "perlocutoire" : FJ installe l’immense figure du rock le plus militant des années punks dans la trame de cette quête poursuite : « Docteur Chance ». Après l’avoir fait s’incliner et céder le passage à une pseudo comédienne qui n’est aucune figure représentative du cinéma français, il lui fait dire, et là, nous sommes dans "le locutoire" un texte incompréhensible. Du FJ, en français. Ce n’est pas la langue d’origine de Strummer et les mots cognent. II est hésitant, c’est très désagréable, on ne comprend pas. En anglais, « Joe London Calling » aurait cramé et de loin, la pauvre phrase incompréhensible qu’il récite. Et où survient "l’illocutoire", simplement dans le fait que FJ impose ses mots, sa soi-disant "poésie" dans la bouche du plus grand vociférateur de mots de l’histoire du rock. « The ice age is coming, the sun is zooming in Engines stop running and the wheat is growing thin A nuclear error, but I have no fear Cause London is drowning - I, I live by the river ».
L’esbroufe !
N’ayant jamais eu le pouvoir des Clash, ce pauvre chanteur français qui arrive bien loin dans le classement des groupes de ces années-là, nous devient aujourd’hui, dans sa dernière interview, « bruitiste ».
Là, y a personne. Il peut occuper le terrain.
Et Joe est mort.
« My Daddy was a bank robber
But he never hurt nobody
He just loved to live that way
And he loved
Never loved a shovel
Break »
Borrada. "Celle qui doit mourir".
©Lcv
Lire l'image, et comment FJO s'impose bras grands ouverts devant Joe Strummer.
Borrada. Celle qui doit mourir (extrait)
Pouvez-vous nous parler de la création du groupe MKB Fraction Provisoire sur Toulouse ?
Ce n’est pas un groupe qui a fracassé les classements des charts !
Rock n’ folk, Best… refusaient de nous accorder un simple filet ! Bien d’autres !
Alors l’histoire ?
Les Pistols, en premier !
C’est en re-parcourant l'ouvrage de Greil Marcus " Lipstick Traces", réédité aux Editions Allia, en 2018, que j'ai pu me reconnecter à l'émotion que représenta la sortie de l'album des Sex Pistols "Anarchy in the U.K" .
Je me permets de citer quelques mots du prologue :
"Quand je réécoute le disque aujourd'hui, quand je réécoute cette façon qu'a Johnny Rotten de déchiqueter ses phrases et d'en jeter les mots à la face du monde ; quand je me rappelle le sourire vorace qu'il arborait en chantant – j'en ai froid dans le dos ; pour tout dire, j'ai même un mouvement de recul, au moment où mon front commence à perler. Le guitariste des Who, Pete Townshend, déclara un jour : "Ce qui frappe immédiatement, quand vous écoutez les Sex Pistols, "Anarchy in the U.K", "Bodies" ou des titres comme ça, c'est que ça se passe pour de vrai."
Dès la première écoute, sur notre petit tourne disque, ( FJ refusait et refusera longtemps, le son des platines et laser,) ce fût le choc !
J'écoutais le disque en boucle, fascinée. Dans l'enthousiasme, je lui confiais que quelque chose allait changer.
Par la suite, il m'a avoué , et je me le suis mal expliqué, que c'était cette réflexion qui l'avait amené à vouloir monter un groupe.
Le premier fût constitué avec le fils du professeur de musique d’Aurillac, J., son frère et des amis. FJ fît le choix de DDP, « De la Destruction Pure ! » Toujours cette influence souterraine !
Comme il bénéficiait du soutien du monde littéraire de Paris, il réussit à créer un événement, hors du commun.
Mais chaque concert de ce groupe se terminait toujours mal.
Ce furent des mois, où il s'absentait, pour partir sur la route avec J., en quête de dates de concert.
Une autre mauvais influence à laquelle, je ne pouvais le soustraire. De nombreux concerts finissaient en rixes et bagarres, et ces membres-là se défilaient et n'intervenaient pas. Je me retrouvais seule à le défendre. Un soir, après un concert, nous nous sommes retrouvés, seuls à pied, en pleine nuit, sur une route de campagne, à nous jeter dans le fossé, à peine une voiture passait. Des gars qui n’avaient pas apprécié qu’il leur crache dessus, et qui nous poursuivaient.
Il avait trop intégré les pratiques de Londres, pour une bourgade du Cantal.
Une autre fois, à Auch, fin de concert, une autre rixe éclate. Dans le désordre de cette minuscule galerie, le batteur a réussi à démonter et sortir sa batterie, en un temps record ! On ne l’a plus jamais revu !
Quelquefois, mes frères m’accompagnaient, vite découragés par tant de risques. On passait toute la journée du lendemain, à écouter en boucle des enregistrements médiocres sur cassettes.
Les premières fois, je restais longtemps abasourdie, dans mon coin, rêvant à ces groupies qui se tapaient les Stones, en fin de concert. Lorsque j’avais regardé FJ sur scène, dans mon fantasme, je me disais que par la suite, quelque chose de rare allait m’arriver ! On est naïf ! J’étais naïve, car première nuit, après premier concert, dans la chambre d’hôtel, il s’est effondré ! Et ce qui m’attendait : écouter, rembobiner, analyser les cassettes !
Le groupe fit un concert au Golf Drouot. Du monde. Beaucoup de personnes issues du cercle littéraire. S'inscrire entre l'écriture et le rock. Un geste. Une performance. Mais la prestation n'avait pas convaincu le directeur Henri Leproux, qui demanda à FJ d'opter pour un nom plus simple. «Téléphone » fût cité comme exemple. Ha ! Ha !
Les mois suivants, suite aux mésententes courantes de DDP, est venue l'idée d'un autre groupe.
FJ commença à recruter, à chercher autour de nous.
Les premiers membres qui nous ont rejoints furent Jack Lasry guitariste, qui prit le pseudonyme de "Jack Belsen" et Michel Bonnet, batteur, qui prit le surnom de " Nasti".
Etudiante, je servais de modèle photos à l'époque, et j'avais prêté mon image, pour le visuel marketing d'une nouvelle enseigne de coiffure. Le patron m'offrit un petit boulot d'hôtesse, que je quittais très vite, dès que je finis de payer mon synthé. Grâce à ce premier salaire, j’intégrais le groupe.
Ce que beaucoup ne savent pas, et qui surprend toujours, quand je le raconte, c’est que c’était en partie, pour surveiller depuis la scène, ceux avec qui FJ aller chercher à se fritter.
Synthé-Vigile.
Madone électronique.
Photo Zabo Nora.
L'AMANT DES SAINTS PERES. Pour celui qui porte le nom d'une rose au parfum ganté de cuir.
Pour celui qui porte le nom d'une rose au parfum ganté de cuir.
Il est une fleur noire qui s'agite au cœur du jardin du Luxembourg
Une fleur noire comme une voilure que le vent soulève et garde en secret
Depuis la cimes des arbres, les feuilles d'or recueillent le soupir
Le soupir d'un instant ancré dans le sable fouillant du Luxembourg
Quelques heures plus tôt mes pas foulaient l'autre arène, celle du Palais Royal
En parcourant les colonnades, le couloir désert de la galerie des parfums, vos mots s'accrochaient aux rainures de pierre que le temps a marquées
Ouvrez vos cuisses laissez ma langue
Ouvrez vos cuisses
Laissez
Une mouillure agitait mon ventre me propulsait
D'une colonne l'autre
Je glissais mes doigts
Vos mots toujours
Me projetaient
D'une colonne l'autre
d'une colonne dure où je me fracassais
Mes seins tendus tentaient de fendre la pierre
De la marquer
Le manque
Le manque de votre peau
Visiter
Mes pas s'agitaient
Et vos mots continuaient
Ma main à vos cheveux, je vous cambre et vous vous offrez
Mes reins gagnaient la fontaine du jardin royal
Mes reins fuyaient l'étreinte rapace attendue de vos reins
Mais je le sentais
Il était là
Comme un sceptre royal à portée de mes hanches à
portée de mon ventre car pour mieux l'étreindre
je me retournais
Sur les eaux du bassin du royal palais
Les ailes d'un oiseau agitaient la surface
S'asseoir, s'empaler, chercher sur la froidure d'un siège abandonné, la chaleur de vos cuisses qu'à mon tour ma langue convoitait
Ecarter à mon tour, pénétrer à mon tour, vous cambrer à mon tour, vous rêver offert
Un goût de framboise écrasée sur mes lèvres m'arrachait un soupir
J'appelais le ciel
Il était morose, et gris
Tout était calme
les lieux désertés
Tout était calme
Les lieux sans saveurs, sans odeurs,
sans la frémissante ligne agitée de vous
que ma bouche recherchait
L'oiseau sur le bassin de son ombre a laissé l’empreinte
Le même que l'éventail fragile que j'ouvre entre vos cuisses
Doux, tendre, qui palpite
L'oiseau sur la bassin ancre le frémissement
De vous
dire
De son ombre, il a planté son bec
ma langue en pliure déposait en touches d'agrumes ce qui se cachait là
Entre vos cuisses ouvertes
Mes pas s'agitaient
Me lever continuer la course
Mes pas soulèvent la poussière des sentiers perdus de la cour des dentellières
Je passe le pas
J'approche de la galerie des bibliothèques.
Il ne vous est pas interdit d’aller
vos doigts
C’est un joli jeu, ce déchiffrement
Une rose en éclos
Mêchée d’épices
En lancé de pétales lipstick menthe
C’est l’instant où ma bouche goûte à la lisière de votre peau
Et votre regard l’accepte
Une brûlure délicieuse réveille en ce lieu
L’engin floral infernal
Qui n’appartient qu’à vous
Vous me donnez l’envie.
C’est le but
Donc à vous de jouer
Sur fond grésillant de résine
Que la giclée soit
Belle, transcendante et forte
J’erre en gouttes sang
En gardant au secret cette envie
Votre langue à la pointe de mon sein,
Rubis brut à
faire jaillir un cri
Celui de votre ardente beauté
Mes lèvres gonflées, brûlantes en sensation furtive .
Votre souffle dans mes cheveux, au creux des bras
Merveilleuse de vous en moi
Dans les eaux étranges où mon cri au ventre se perd
Complice d’un instant de vous.
Je garderai ce moment
En chaleur animale de baume cacao
Décharge en peau pour vous rejoindre
Pyrotechnie de mon membre
Vous dîtes
J’y dépose un baiser, le déguste des lèvres
J’y souffle en secret
J’écarte avec délice
l’amer résine d’un parfum inconnu
L’agite jusqu’à ce cri d’amour à venir vous cambrer
Arôme d’amande au mortel cyanure
Je laisse faire vos doigts en bouche
Glisser en lisière de mon sexe
au travers de l’étoffe en dentellière pressée
Parcourir ma toison, en écarter les lèvres, pour agiter l’humidité qui se répand.
Nos sang gonflent, se dilatent
Caprices, implorent jusqu’à ces gouttes cristallines de nos chairs ardentes, au frottement rapide de nos peaux
Je m’accroche à vous en morsures, vous veux, vous appelle,
tandis qu’en s’ouvrant ma chair gicle s’irritant de vos caresses
Votre souffle se brouille, halète en appel de nos langues
L’haleine tendre de vos dents
Je me dresse, empare de vos reins, cherche votre sexe
S’accrocher, se garder, se ne plus quitter
Sentir nos plaintes de noyés s’emparer de nos gorges
Fermer les yeux, hoqueter, perdre souffle
Jusqu’au broiement d’une déferlante enfouie au secret de nos chairs
Nos nuits violentes nous emportent d’une marée de sanglots.
Et c’est en larmes et d’une faim ardente que je vous étreins !
Mon ventre, le votre !
D’envie qui nous gonfle une voile !
Je m’effondre rassasiée, mouillée, haletante, assommée des radiances de vous
L’amande pointe son ogive sur votre souffle narcotique
Miel et dragée
Et vous adoreriez
Que je vous lave lentement
Comme l’épine d’un rasoir
A l’étreinte vous m’inspirez
Une robe irradiée
Aux amazones épaulettes
Accords de noisette en pin mouillé
Me taire et glisser ma langue dans ce bel agent perturbateur
A l’odeur rare
Narcisse aux tonalités de foin
Il scintille l’éventail en vos cuisses
Comme une myrrhe
À facette musquée
Vous avez besoin de ma force
Liquides imaginaires
Qui capturent nos états d’âme
Les exaltent
Moi vers vous
En chute de narcisses
Sur fond boisé
Je sillonne la galeries des parfums
Mes rétines s’impriment des rayons gama
Que je ne peux puiser dans vos yeux
Ma plainte coule entre mes cuisses
Ma plainte
Comme l’épine d’un rasoir
Une brûlure intense, un jet destiné à vous attirer
Une force
Fulgurante, rare
A l’étreinte vous m’inspirez ces mots
Respirer, prendre l’air, sortir
J’adorerais laver
Ma bouche passant
Chaque pas de mes petits pieds est un coup de langue vers vous
Une caresse intrépide
Je vais vers la Sorbonne aujourd’hui
Posez juste un baiser au creux
Boire
Ma langue attisant
Je vous quitte en baisers
Qu’il est beau le sentier
J’aime que vous vous promeniez toute mouillée
Je vous offrirais tout de mon corps
Sourire
Je le couvrirais de l’ardeur de mes caresses
En dévotion
Vos cuisses
Vos chevilles
Vos hanches en nombril
Je vous souhaite un Paris merveilleux, aujourd’hui
Je vous jette des milliers de pétales en caresses
C’est la première foi que je fais ça
Jouissez en ma bouche
Ma langue attisant la votre
Je vous quitte en baiser
Vous offrant en fond de ciel
Le déchirement de ce manège
pour vous
Et je plonge, je plonge en ronde folle dans vos bras
J’adorerais avoir votre culotte
Vous la retirer
Vous promener les fesses à l’air
Nue sous vos vêtements
Vous savez comment me faire
Tout de suite
Ponctuez vos balades de vos écrits
J’aime que mon sexe me fasse mal à chaque fois
L’envie de vous pénétrer
Tellement gonflé
Vous
Moi je cherche la cambrure de vos fesses
Leur intérieur secret
Votre nuque
La lisière de vos cheveux
Votre torse
Votre ventre magique
Et le sceptre merveilleux de votre sexe couvert d’or
Ce sont les marches que je dévale pour entrer dans le gouffre secret de Paris
Les marches qui m’éloignent de vous
Coupent le temps
Le déchirent du manque
Une entaille ouverte au creux de mon ventre
Que je réprime de la pression de ma main
Aller à votre rencontre
Aller vers vous
Aller
Me jeter de toutes mes forces
Crever le temps l’espace
Pour vous
Je viens tout de suite
Sur vous
Je vous pénètre profondément
D’un coup
Vous criez
Je vous tiens fort
Vous m’appartenez
En même temps, mon doigt
Mon sexe touche au fond de votre cul
Le fruit
Mon corps transpire
Et je vais profondément
Un bruit à chacun de mes va et vient
J’enlace mes pieds à vos chevilles
Vous mordez ma nuque
Je pousse vos fesses de mes mains
Plus fort pour sentir loin, loin en moi
J’adore être avec vous
Je gicle sous l’ardeur folle de votre main
Il est une fleur noire qui s'agite au cœur du jardin du Luxembourg
Une fleur noire comme une voilure que le vent soulève et garde en secret
J’ai traversé l’espace des fontaines jaillissantes du Louvre, me suis jetée au Pont, dans l’écartement de mes pupilles à chercher vos saveurs
J’ai crevé le ventre des oiseaux qui traversaient les ondes en mirages
Pour faire jaillir extraire le sperme noir de vos cuisses brûlantes
En fleur de peau
Mortes spasmes entre fesses
J’ai couru, la rue des St Pères
La pluie battante collait l’étoffe à mes cuisses
Comme pressions de vos mains à les faire palpiter
Puis j’ai pénétré de rues en rues
Comme on déchire une cartographie des désirs
En perte souffle en perte voix en chevelures de parme en chevelures de musc ondine arrachée aux pointes de vanille qui coule sur mes seins
J’ai pénétré l’espace clos du jardin
Ruisselante l’ardeur des deux amants
J’ai enjambé la fontaine
J’ai plongé au bassin
J’ai creusé l’espace des Lilas
C’était une plainte profonde chaude sincère
Une plainte que vos mots courant sur ma peau ont fait furie en moi
Et j’ai trouvé l’esplanade
Les fleurs rouge sur la tombe des martyrs
Se sont accrochées un instant à mes lèvres
Que j’ai mordues que j’ai mordues
Et puis l’espace s’est ouvert et là devant moi
Vous êtes apparu
Torche de lumière noire pour notre enlacement secret.
Moi :
"- Merci beaucoup, je vais à une projection."
Vous
"- J'aime bien ce qu'il fait, si je peux puis-je vous y rejoindre ?
Mais me reconnaîtrez vous ?"
Plus tard :
"- J'arrête de vous importuner, vous vouliez sûrement lire ? "
Moi :
"- Oui, je vais essayer de lire,
je vous envoie des baisers sages pour l'instant de Bordeaux."
Vous :
" - Je ne suis pas sage généralement.. Je vous envoie des baisers dans le creux de vos fesses et je ne vous dérange plus."
Moi :
"- Dans les eaux étranges du virtuel, avec un cri au creux de mon ventre celui de la sensation complice d'un instant de vous,
si nous arrêtons là,
je garderai ce moment en beauté."