Mea Culpa
Mea culpa
Mea culpa
Mea culpa
Trois fois
Et trois fois, mon poing sur ma poitrine
Dégage une flambée d'appels aux fleurs
Qu'elles recouvrent la plaie
N'aient pas la couleur du sang
Blanches
Perlées
J'éteins une cigarette que je ne fume pas
Blanches sur la fumée qui s'élève de la bouche
De celui dont je perçois le parfum à son doigt
Que je regarde qu'il me montre la route
Comment
Devenir le guerrier dont il a été victime
Relever le poids de ce qui l'a assommé là
Je ne trouve pas
Je ne suis qu'enfant
Je ne peux que percevoir
Sa douleur tue
Son règne brisé
Sa terre perdue
Et cette terre perdue alliée à une autre terre perdue
un trou béant
Les armes ont écrasé comme elles écrasent aujourd'hui
Que des insectes nous sommes
qui s'élèvent sur les vapeurs d'une cigarette
Sur le roussi d'une terre de l'appel à flamber
Le roussi
Sur peau laisse un parfum amer
Un œil énuclé où flamboie une flamme
Injuste
Brûle des cimes au napalm
Quand l'homme s'est il arrêté de broyer
Le temps court sur ses jours sans lui donner consistance d'un lieu
Où ancrer un souffle de paix
Détruire en détruire jusqu'à ce qu'un moment T
Fini
Foutu
Cramé
Jeté aux vers en pature
Pour que la chair regagne la morve identité
d'où elle s'est extraite
d'où elle a voulu clamer autre chose
que sa défaite dans le règne animal
Car cette bouche
D’où s'élève une fumée de tabac brun est douée de mouvement
Douée de mots apaisants ou condamnants
doux ou froissants
Elle garde les mots qui disent
que tu peux rester
que tu peux survivre
Mais au contraire
te livre
Injustement humaine
injustement pauvre
injustement injuste
les mots qui briseront chaque élan de ta course
les mots qui te condamnent
Ils viendront se loger,
avec la bouffée qui s'exhale
aux tremblements d'une peau
l'enfant.
Comme un froissement du devenir jamais réparé.
Mea culpa
Mea culpa
Mea culpa
Three times
And three times, my fist on my heart
A surge of calls for flowers
That they cover the wound
Don’t have the color of blood
White
Pearl
I put out a cigarette I don’t smoke
White on the smoke rising from the mouth
Of him whose perfume I perceive on his finger
That I watch him show me the way
How to
Become the warrior he was a victim of
Lift the weight of what knocked him out there
I can't find
I’m only a child
I can only perceive
His pain kills
His reign broken
His lost land
And this lost land allied with another lost land
a yawning hole
The guns have been crushed as they are today
That bugs we are
that rise on the fumes of a cigarette
On the scorch of a land of call to burn
Burnt on skin leaves a bitter scent
A enucleated eye where a flame blazes
Not fair
Burns napalm tree crest
When has the human stopped destroying
Time runs on its days without giving it the consistency of a place
Where to anchor a breath of peace
Destroy some until a moment T
Finished
Damn
Burnt
On worm feed
For the flesh to regain the snot identity
where she got out
where she wanted to scream something else
that his fall
in the kingdom of the animal species
For this mouth
From which rises a brown tobacco smoke
has the power to move
With words that soothe or condemn
soft or wrinkling
She keeps the words that say
That you can stay
That you can survive
But rather
deliver you
unjustly human
unjustly poor
unjustly unfair
the words that will break every momentum in your running
the words that condemn you
They’ll come to stay,
with the puff of cigarette exhaling
to the fears of a skin
the child.
like a wrinkle of becoming never cared
Le cercle des eaux.
Maquilleuse. Carnet de Notes. 2
2020. Touristic.
Faut éviter de sortir là j'ai vu des grands dingues sur la route. Des bateaux, des bouées, des vélos, des regards déjà fatigués comme si les vacances c'étaient une corvée. La calotte crame. La Sibérie en fumée et toi, tu sors les raquettes, tu veux encore jouer. "Maman, c'est le climat le plus grave, je vais rentrer, en rébellion.. La vraie !" "-t'inquiète, on va y aller !". Et c'est d'un triste ce tourisme, des chaises espacées d'un mètre, des looks chiffons, couleurs fadasses, ça veut s'informer ce soir, de l'histoire de la cathédrale d'Albi. On a quatre fausses cathares qui chantent avec des voix de fluet. Aucune présence scénique, on se croirait à la kermesse d'une colo. Une colo de gens qui s'ennuient, comprennent plus rien à comment ça vire. Mais ne comptent en rien s'inscrire dans l' histoire, faire l'histoire, mettre un poing sur la table. Non, ça déambule, funambule du rien, du vacant. Mais ça s'attable à tous les menus qu'on veut leur fourguer. Ah, y a du monde en terrasse pendant qu'ailleurs... Faut rouler vite, tenter de trouver la ligne de fuite, rallier le réseau de ceux qui vont continuer d'élever les digues. Le Mur au désastre, l'effondrement, le mot.... qui nous guette.
Illustration
Orson Welles, "Vérités et mensonges", "F for Fake", 1973.